Telle est la manière dont il a abordé les musiques de film: accompagner les aventures des protagonistes, comme un acteur de l'ombre pour appuyer la trame narrative du film et lui rendre toute sa superbe...En somme un souffle épique pour produire une charge émotionnelle authentique, destinée à retranscrire émotionnellement ce que vivent les acteurs et donc faciliter le message du réalisateur. Le but est un idéal de beauté, une utopie convoitée depuis la création du 7ème art: produire un cinéma entier, pour casser la frontière du "regardant regardé" et pousser à la projection. Un humain peut comprendre son compatriote si on l'aide un peu et ainsi comprendre sa part d'humanité dans l'autre.
Qui n'a pas franchement ri devant les grimaces de Rosa pour plaire à l'acariâtre Zampano dans la Strada? Qui n'a pas ressenti le dilemme de Mickael Corleone entre le bien et le mal dans le premier épisode du Parrain? Qui n'a pas ressenti profondément l'absurde et les désillusions de Marcello dans la Dolce Vita? Qui n'a pas failli se laisser envahir par la dépression du cinéaste Guido dans l'énigmatique Huit et demi?
Autant de questions existentielles hautement intensifiées par Nino Rota et ses valses en 3 temps: son objectif est de nous encourager, tout autant que le réalisateur du film, à réfléchir sur le sens de notre vie puis à nous donner des clés de compréhension, que seule l'intuition et l'émotion pourront résoudre, bien loin du rationnel trop réducteur!
Pour aller plus loin : Nino Rota n'a pas été qu'un brillant compositeur de film, il a aussi écrit des ballets, des opéras, tout aussi émouvants, drôles, gorgés d'émotions tout aussi intenses et puissantes. La visita meravigliosa en est un très beau exemple! A la découverte de nous-même!
コメント